Le dragueur à cheveux très très courts
(Mine de rien, les dragueurs à la noix fêtent aujourd'hui leurs 2 ans, malgré quelques intermittences... Alors pour offrir à ce blog autre chose qu'un coup de pied aux fesses, un grand, un beau, un mémorable :)
La souris a grandi tout pas loin d'une ville avec de grandes avenues bordées de maisons monumentales, grandes assez pour héberger sur cinq générations une famille de réfractaires à toute contraception, et d'arbres qui cachent la forêt de maisons. Une ville où l'on ne se méfie pas précisément de la modernité, non, pas exactement, mais disons qu'on prend des précautions. Une ville riche d'histoire et de traditions, une ville où, à l'ombre des vénérables façades de la noblesse désargentée mais digne, refleurissent péniblement, à grand renfort d'engrais religieux et de châtiments corporels, les vraies valeurs de la France. En d'autres termes, une bonne ville de fachos.
Quoi! La souris, dans une ville de fachos? Oh, rien d'étonnant à cela. Même les greniers les plus propres sur eux hébergent en leurs profondeurs quelques rongeurs nuisibles.
La vie n'était d'ailleurs pas si dure dans ce grenier. Après tout, même dans les villes à forte proportion de jupes à carreaux et pulls bleu marine, on trouve toujours un nombre appréciable de personnes fréquentables avec lesquelles jeunesse agréablement se passe. Et les conversations autour des prochaines JMJ valent bien celles sur la Nouvelle Star. Au point même que parfois, on en oublie qu'on vit dans une ville de fachos.
Bref, un jour la souris avait accepté de donner son numéro de téléphone, ou plutôt celui de ses parents, à un jeune garçon. Puis, par téléphone, d'aller prendre un verre avec lui. Histoire de voir si l'on avait autre chose à partager qu'un breuvage plus ou moins désaltérant et plus ou moins alcoolisé.
Le jeune homme était enthousiaste, démonstratif, sûr de lui. D'une voix forte, il enchaînait les grandes déclarations destinées à faire de lui un candidat éligible à la souricitude. Jusqu'à ce qu'il proclame, bombant le torse pour mieux gonfler ses juvéniles pectoraux :
"Pour moi, dans la vie, y'a trois choses auxquelles faut pas toucher (et, ce disant, il montrait trois doigts d'un geste vigoureux), trois choses sacrées : la France (un petit temps), l'Armée (nouvelle ponctuation), et la Famille."
Il affirma cela d'un ton péremptoire, un air curieusement martial sur son visage encore presque glabre, sans se douter que par ces mots il venait de s'assurer d'une chose à laquelle lui, en tous cas, ne toucherait jamais. La souris a grandi tout pas loin d'une ville avec de grandes avenues bordées de maisons monumentales, grandes assez pour héberger sur cinq générations une famille de réfractaires à toute contraception, et d'arbres qui cachent la forêt de maisons. Une ville où l'on ne se méfie pas précisément de la modernité, non, pas exactement, mais disons qu'on prend des précautions. Une ville riche d'histoire et de traditions, une ville où, à l'ombre des vénérables façades de la noblesse désargentée mais digne, refleurissent péniblement, à grand renfort d'engrais religieux et de châtiments corporels, les vraies valeurs de la France. En d'autres termes, une bonne ville de fachos.
Quoi! La souris, dans une ville de fachos? Oh, rien d'étonnant à cela. Même les greniers les plus propres sur eux hébergent en leurs profondeurs quelques rongeurs nuisibles.
La vie n'était d'ailleurs pas si dure dans ce grenier. Après tout, même dans les villes à forte proportion de jupes à carreaux et pulls bleu marine, on trouve toujours un nombre appréciable de personnes fréquentables avec lesquelles jeunesse agréablement se passe. Et les conversations autour des prochaines JMJ valent bien celles sur la Nouvelle Star. Au point même que parfois, on en oublie qu'on vit dans une ville de fachos.
Bref, un jour la souris avait accepté de donner son numéro de téléphone, ou plutôt celui de ses parents, à un jeune garçon. Puis, par téléphone, d'aller prendre un verre avec lui. Histoire de voir si l'on avait autre chose à partager qu'un breuvage plus ou moins désaltérant et plus ou moins alcoolisé.
Le jeune homme était enthousiaste, démonstratif, sûr de lui. D'une voix forte, il enchaînait les grandes déclarations destinées à faire de lui un candidat éligible à la souricitude. Jusqu'à ce qu'il proclame, bombant le torse pour mieux gonfler ses juvéniles pectoraux :
"Pour moi, dans la vie, y'a trois choses auxquelles faut pas toucher (et, ce disant, il montrait trois doigts d'un geste vigoureux), trois choses sacrées : la France (un petit temps), l'Armée (nouvelle ponctuation), et la Famille."