Sous les jupes des filles
Toute petite déjà, genre 3 ou 4 ans, la souris en jupe provoquait des émeutes dans la cour de l'école maternelle. Mais ça, c'était sans doute parce que sa maman oubliait régulièrement de lui mettre une culotte. Maintenant qu'elle est grande, la souris, bien sûr, fait bien attention à mettre des sous-vêtements, mais ça la fait toujours beaucoup rire de voir à quel point la simple envie d'une jupe modifie instantanément 50% des rapports humains - comme si les hommes voulaient forcément vérifier, pour la culotte.
Bref, c'était sans désir particulier de provoquer une émeute que la souris s'en allait enjuponnée acheter des fraises au marché.
Le marchand de fraises était un gentil vieux monsieur qui, au moment où la souris sortait son cabas pliable de mémé écolo, lui dit "oh, il est joli, votre sac". A ces mots son assistant, un jeune sosie de Romain Duris, s'exclama de façon fort théâtrale que c'était pas possible, d'avoir une fille comme ça en face de soi et de la complimenter sur son sac. La souris rougit au point d'en oublier les qualificatifs employés et s'en fut, ramassant ses jupons, finir ses courses de souris.
Au moment où elle quittait les lieux, la souris se trouva cependant hélée. A deux pas d'elle, un Romain Duris passablement essoufflé de lui avoir couru après s'excusait de n'avoir pas l'habitude de ce genre de pratique, et lui demandait si elle habitait par là. Oh oui, dit la souris. J'habite ici. Avec mon amoureux, ajouta-t-elle, avec une pointe de cruauté et un doigt d'innocence feinte. Romain Duris croissait en confusion :
"Ah parce que je me disais, enfin j'ai pas l'habitude, mais je me disais, une fille comme ça, on croise pas tous les jours, mais voilà, enfin je me disais, elle a pas de bague, au doigt, quoi, peut-être on sait jamais, mais enfin, tu me dis comme ça que t'as un copain, alors j'imagine que ça veut dire, enfin que c'est pas trop possible quoi, mais bon, tu dis, t'as un copain, je sais pas, peut-être t'as l'intention d'en changer, non? Peut-être il gagne pas assez bien sa vie? Parce qu'une jolie fleur comme toi, pardon, mais hein! Alors non? C'est sûr? Bon en tous cas, moi, c'est Romain, et toi?"
La candeur de Romain Duris était presque aussi étonnante que sa maladresse. Mais que faire? Hm. La souris lui donna son vrai nom de souris, et va tâcher de se souvenir de son vrai prénom à lui - pas Romain, évidemment - d'ici les prochaines fraises. L'échange aura été presque trop honnête.
Bref, c'était sans désir particulier de provoquer une émeute que la souris s'en allait enjuponnée acheter des fraises au marché.
Le marchand de fraises était un gentil vieux monsieur qui, au moment où la souris sortait son cabas pliable de mémé écolo, lui dit "oh, il est joli, votre sac". A ces mots son assistant, un jeune sosie de Romain Duris, s'exclama de façon fort théâtrale que c'était pas possible, d'avoir une fille comme ça en face de soi et de la complimenter sur son sac. La souris rougit au point d'en oublier les qualificatifs employés et s'en fut, ramassant ses jupons, finir ses courses de souris.
Au moment où elle quittait les lieux, la souris se trouva cependant hélée. A deux pas d'elle, un Romain Duris passablement essoufflé de lui avoir couru après s'excusait de n'avoir pas l'habitude de ce genre de pratique, et lui demandait si elle habitait par là. Oh oui, dit la souris. J'habite ici. Avec mon amoureux, ajouta-t-elle, avec une pointe de cruauté et un doigt d'innocence feinte. Romain Duris croissait en confusion :
"Ah parce que je me disais, enfin j'ai pas l'habitude, mais je me disais, une fille comme ça, on croise pas tous les jours, mais voilà, enfin je me disais, elle a pas de bague, au doigt, quoi, peut-être on sait jamais, mais enfin, tu me dis comme ça que t'as un copain, alors j'imagine que ça veut dire, enfin que c'est pas trop possible quoi, mais bon, tu dis, t'as un copain, je sais pas, peut-être t'as l'intention d'en changer, non? Peut-être il gagne pas assez bien sa vie? Parce qu'une jolie fleur comme toi, pardon, mais hein! Alors non? C'est sûr? Bon en tous cas, moi, c'est Romain, et toi?"
La candeur de Romain Duris était presque aussi étonnante que sa maladresse. Mais que faire? Hm. La souris lui donna son vrai nom de souris, et va tâcher de se souvenir de son vrai prénom à lui - pas Romain, évidemment - d'ici les prochaines fraises. L'échange aura été presque trop honnête.