Des goûts et des couleurs
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit.
En même temps, c'est facile, quand la nuit tombe à cinq heures du soir, suffit d'une réunion de travail qui se prolonge un peu pour terminer pendant l'horreur d'une profonde nuit.
Heureusement, ce jour-là, la réunion de travail bénéficiait de l'aide d'un monsieur fort serviable qui s'occupait de l'éclairage et du son, histoire que tout le monde puisse entendre ce que les autres disaient, et surtout histoire qu'on puisse encore y voir à peu près clair, une fois l'horreur d'une profonde nuit tombée. Et ce faisant, le jour durant, il avait suivi nos débats avec une louable curiosité.
Du coup, après la fin de tout, il avait commencé à parler avec la souris, parce que les propos de la souris lui avaient évoqué tout plein de choses sur la vie, l'univers, le bouddhisme transcendantal, tout ça quoi, et la souris, toujours ravie de parler de bouddhisme transcendantal, entretenait le sujet avec passion.
C'est alors que le sujet glissa brusquement, quand le monsieur passa du "vous" professionnel au "tu" que l'âge respectif des actants autorisait :
"Dis-moi, est-ce que tu connais Suricate? Non? Ah, bon, je me demandais. Non, c'est parce que l'autre jour j'étais à une soirée chez Suricate, et y'avait une fille qui s'appelait Souris, et comme c'est pas fréquent comme prénom, je me demandais si t'étais la même, j'étais pas sûr de savoir la reconnaître."
Ne pas reconnaître les souris, surtout quand, visiblement, le contact est bien passé, c'est très mal. Voire même, diraient certaines, c'est un peu goujat.
"Non, parce que je suis daltonien."
...
"Et du coup, je vois pas bien la nuit."
...
"Et forcément, comme c'était la nuit..."
Des goûts et des couleurs, ben, du coup, on n'en a pas discuté.
En même temps, c'est facile, quand la nuit tombe à cinq heures du soir, suffit d'une réunion de travail qui se prolonge un peu pour terminer pendant l'horreur d'une profonde nuit.
Heureusement, ce jour-là, la réunion de travail bénéficiait de l'aide d'un monsieur fort serviable qui s'occupait de l'éclairage et du son, histoire que tout le monde puisse entendre ce que les autres disaient, et surtout histoire qu'on puisse encore y voir à peu près clair, une fois l'horreur d'une profonde nuit tombée. Et ce faisant, le jour durant, il avait suivi nos débats avec une louable curiosité.
Du coup, après la fin de tout, il avait commencé à parler avec la souris, parce que les propos de la souris lui avaient évoqué tout plein de choses sur la vie, l'univers, le bouddhisme transcendantal, tout ça quoi, et la souris, toujours ravie de parler de bouddhisme transcendantal, entretenait le sujet avec passion.
C'est alors que le sujet glissa brusquement, quand le monsieur passa du "vous" professionnel au "tu" que l'âge respectif des actants autorisait :
"Dis-moi, est-ce que tu connais Suricate? Non? Ah, bon, je me demandais. Non, c'est parce que l'autre jour j'étais à une soirée chez Suricate, et y'avait une fille qui s'appelait Souris, et comme c'est pas fréquent comme prénom, je me demandais si t'étais la même, j'étais pas sûr de savoir la reconnaître."
Ne pas reconnaître les souris, surtout quand, visiblement, le contact est bien passé, c'est très mal. Voire même, diraient certaines, c'est un peu goujat.
"Non, parce que je suis daltonien."
...
"Et du coup, je vois pas bien la nuit."
...
"Et forcément, comme c'était la nuit..."
Des goûts et des couleurs, ben, du coup, on n'en a pas discuté.