Femme qui rit à moitié dans ton lit
Il était une fois, dans un pays lointain, une belle princesse qui avait avalé de travers. Oui, ça arrive, surtout quand on est un peu pincé, comme cette belle princesse, et qu'on surveille sa ligne, comme cette belle princesse, et qu'on ne mange donc que du poisson d'un air un tantinet hautain, comme cette belle princesse.
Elle avait donc une arrête de poisson coincée en travers du gosier, cette admirable jeune fille, ce qui l'empêchait de dire des sottises, certes, mais mettait néanmoins en péril son existence à relativement court terme. Le roi son père profita donc de l'occasion promit donc la main de sa fille à quiconque parviendrait à extraire la maudite arrête de poisson.
L'ennui, c'est qu'elle était drôlement bien coincée dans la gorge serrée de la pimbêche charmante demoiselle. On vit donc défiler toutes sortes de charlatans proposant des hameçons pour la pêche à l'arrête, des aimants attirant les arrêtes, des boulettes de mie de pain, des cure-gosier, des débouche-gosier.
Rien n'y fit.
Puis un jour, un sage vieillard féru d'anatomie révéla le secret de l'arrête maligne : pour provoquer la convulsion qui l'expulserait de la princière gorge, il fallait que la demoiselle rie.
Vu son caractère, c'était pas gagné d'avance.
De tout le royaume, les plus grands bouffons, conteurs, jongleurs vinrent essuyer tour à tour de cuisants échecs.
Or, non loin de là, vivaient trois frères, professant tous trois le noble état de dragueur à la noix.
L'aîné, roulant des mécaniques, prit ses frères de vitesse et fila au palais, certain de son bagoût. Il arriva devant la princesse pincée :
"Eh, mademoiselle, ton père c'est un voleur!"
Puis il attendit la réponse logique à son trait d'esprit.
Pas de réponse.
Juste les pas des gardes royaux dans le couloir, qui venaient le jeter au cachot pour crime de lèse-majesté.
Le second frère se dit que son aîné était un lourdaud, et qu'il avait de bien meilleures manières de faire rire les jeunes filles.
Il révisa donc son carnet de blague. Manque de pot, c'était principalement des blagues de blondes. Et la princesse était blonde. Instruit par l'exemple précédent, il tenta bien de traduire lesdites blagues en blagues de brunes, mais curieusement, ça ne marchait plus du tout, du coup. Bref, les gardes royaux se contentèrent de le flanquer dehors, dans la boue et le froid.
Le petit dernier... Etait vraiment petit. Et pas très bavard. Et pas très malin non plus. Sur le chemin du palais, il se perdit dans la forêt. Là, il rencontra trois géants, qui, au terme d'épisodes dont je vous fais grâce aujourd'hui, acceptèrent de l'escorter jusqu'au palais.
Et là, en voyant entrer ce petit bonhomme accompagné de trois géants, la princesse les trouva si grotesques qu'elle éclata de rire.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de petites noix.
Moralité de l'histoire : les princesses de contes de fées sont vraiment bon public.
Elle avait donc une arrête de poisson coincée en travers du gosier, cette admirable jeune fille, ce qui l'empêchait de dire des sottises, certes, mais mettait néanmoins en péril son existence à relativement court terme. Le roi son père profita donc de l'occasion promit donc la main de sa fille à quiconque parviendrait à extraire la maudite arrête de poisson.
L'ennui, c'est qu'elle était drôlement bien coincée dans la gorge serrée de la pimbêche charmante demoiselle. On vit donc défiler toutes sortes de charlatans proposant des hameçons pour la pêche à l'arrête, des aimants attirant les arrêtes, des boulettes de mie de pain, des cure-gosier, des débouche-gosier.
Rien n'y fit.
Puis un jour, un sage vieillard féru d'anatomie révéla le secret de l'arrête maligne : pour provoquer la convulsion qui l'expulserait de la princière gorge, il fallait que la demoiselle rie.
Vu son caractère, c'était pas gagné d'avance.
De tout le royaume, les plus grands bouffons, conteurs, jongleurs vinrent essuyer tour à tour de cuisants échecs.
Or, non loin de là, vivaient trois frères, professant tous trois le noble état de dragueur à la noix.
L'aîné, roulant des mécaniques, prit ses frères de vitesse et fila au palais, certain de son bagoût. Il arriva devant la princesse pincée :
"Eh, mademoiselle, ton père c'est un voleur!"
Puis il attendit la réponse logique à son trait d'esprit.
Pas de réponse.
Juste les pas des gardes royaux dans le couloir, qui venaient le jeter au cachot pour crime de lèse-majesté.
Le second frère se dit que son aîné était un lourdaud, et qu'il avait de bien meilleures manières de faire rire les jeunes filles.
Il révisa donc son carnet de blague. Manque de pot, c'était principalement des blagues de blondes. Et la princesse était blonde. Instruit par l'exemple précédent, il tenta bien de traduire lesdites blagues en blagues de brunes, mais curieusement, ça ne marchait plus du tout, du coup. Bref, les gardes royaux se contentèrent de le flanquer dehors, dans la boue et le froid.
Le petit dernier... Etait vraiment petit. Et pas très bavard. Et pas très malin non plus. Sur le chemin du palais, il se perdit dans la forêt. Là, il rencontra trois géants, qui, au terme d'épisodes dont je vous fais grâce aujourd'hui, acceptèrent de l'escorter jusqu'au palais.
Et là, en voyant entrer ce petit bonhomme accompagné de trois géants, la princesse les trouva si grotesques qu'elle éclata de rire.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de petites noix.
Moralité de l'histoire : les princesses de contes de fées sont vraiment bon public.