Le dur métier de souris

Publié le par La Souris Blonde

Voilà bien longtemps que mes derniers billets ont été écrits tout proprement au stylo bleu dans un joli cahier soigneusement recouvert (je bluffe, ce cahier est un torchon et je suis seule à déchiffrer mon écriture) et comme une blonde que je suis pourtant de moins en moins avec l'âge je me rends soudain compte que foutredieu, mais c'est bien sûr, si mes articles sont dans mon cahier alors personne ne peut les lire (je n'ai pas poussé le vice capillaire jusqu'à attendre des commentaires dans les marges mais je me disais bien qu'il y avait quelque chose de décevant dans ce mode d'auto-édition). Alors voilà.

Les dragueurs sont fans de sociologie. Au moins inconsciemment, ils n'aiment rien tant que pouvoir déterminer où vous vous situez, quelle classe, quel niveau, quelle branche, et si celle-ci est assez proche de la leur pour vous cueillir facilement.

Celui-ci, impatient dans un wagon de train vide, se penchait par-dessus l'épaule de la studieuse souris. "T'es étudiante ?" Les stylos, les papiers, les bouquins de la souris parlèrent plus vite qu'elle. La souris n'est plus étudiante, elle fait un métier qui agit en général sur le dragueur moyen un peu comme une souris sur une ménagère de dessin animé des années 50 - ça les fait grimper sur les  tables en hurlant de terreur et en serrant leur pantalon autour de leurs chevilles. Mais pas celui-là :

"Oh, t'as fait des études ! Moi je regrette, j'en ai pas fait ! Avec des études, faut dire, tu gagnes vachement plus !"

Devant le scepticisme de la souris, le dragueur voulut alors comparer pour voir qui avait la plus longue (fiche de paie).

De fait, avec son bac moins sable, il gagnait d'une courte main sur la souris, avec son bac plus des bananes.

Et c'est drôle, mais son intérêt pour la conversation tomba immédiatement. A croire qu'il cherchait une femme pour l'entretenir, ou que se trouvant subitement mieux loti qu'il ne croyait il ait revu ses exigences à la hausse.

Ou que le sordide de la situation l'ait soudain frappé, allez savoir.

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W
<br /> NondeudiOu elle est revenue!<br /> <br /> Bigre que ça fait plaisir!<br /> <br /> Je suis un peu surpris, intuitivement j'aurais plutôt pensé que les coureurs de noix seraient motivés par l'idée d'impressionner la dOnzelle avec leur imposante fortune et plutôt décontenancés si<br /> ladite dOnzelle ose proclamer qu'elle gagne plus.<br /> <br /> Il faut de tout pour faire un monde ma bonne dame...<br /> <br /> <br />
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D
<br /> C'est vrai, moi aussi je garde tout dans un grand répertoire, on aime parfois revoir tout ça. Enfin toi tu sembles pencher vers des souvenirs plus graves, même s'il faut aussi rire à leurs propos.<br /> Peut-être est-ce mieux que de garder des instants de bonheur très profonds qui sonnent comme des paradis perdus.<br /> Bon...<br /> Bons baisers de souris.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> La lettre D comme Dragueurs du grand répertoire commence à saturer un peu. Faut que je vidange.<br /> <br /> <br />
G
<br /> Ben ça fait plaisir de te relire, j'espère que ce ne sera pas qu'un feu de paille...<br /> Merci le flux RSS en tous cas sinon j'aurais jamais su que tu publiais de nouveau.<br /> <br /> Tu nous racontes tout ou seulement les pires (y en a bien dans le tas qui se débrouillent pas si mal ou qui sont plus subtils, non ?). Mets toi à leur place aussi, trouver une bonne accroche, être<br /> subtil et raffiné sans être lourd et tout ça en une phrase...<br /> <br /> @+,<br /> Guiz'<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Je prends seulement les plus originaux. Donc, les pires et les meilleurs.<br /> <br /> Avec ceux du milieu, le flot du dragueur tout-venant, je fais la sauce, je théorise.<br /> <br /> <br />