Amour, gloire et produits de beauté
Certaines personnes ont adopté une règle de vie simple censée leur éviter bien des ennuis. Ne jamais mélanger travail et sentiments, sexe et affaires, job et famille. Et puis d'autres...
Tout avait commencé comme un mauvais moment à passer, un plan foireux ordinaire. Au moment où la souris blonde mettait des sous dans le mange-pièces de la laverie automatique, l'homme avait commencé sans ambiguïté : "On peut discuter, ça te dérange pas, t'as le temps ?" La souris blonde avait alors jeté un regard désespéré au petit écran lumineux qui annonçait, impassible, vingt minutes avant la fin du cycle de séchage de son linge. Oui, hélas, elle ne pouvait nier qu'elle avait le temps.
Pourtant, presque aussitôt, un doute. Il vend quoi, celui-ci? Sa binette, ou sa camelotte?
Suspense insoutenable. L'individu s'attache à brouiller les pistes, sourire niaiseux du dragueur à la noix et gros classeur sous le bras comme un démarcheur. Se présentant d'abord comme "fournisseur indépendant" de produits de beauté naturels, il semble hésiter en permanence entre marketing et relations humaines.
Un coup à gauche... "Tu ne trouves pas que c'est dommage, qu'on ne puisse pas discuter avec les gens, à Paris? Les Parisiens, ils sont froids, ils sont distants! Mais toi, t'es pas Parisienne, hein?" Aille, c'est bien ce que je craigniais. Typique du dragueur à la noix : culpabiliser d'avance toute tentative de se dépétrer de son flux verbal, tout en cherchant à créer une complicité fondée sur le dénigrement des "autres", oui, le tas de gens, là, qui ont tout faux.
Un coup à droite... "Tu connais la marque [insérez un nom de marque inconnu] ? Ce sont des produits de beauté." Pas malin, ça, mon grand. Si c'était pour draguer, commencer par dire aux jeunes filles qu'elles ne sont pas assez belles comme ça, pas malin... "Et puis c'est aussi pour le bien-être, pour se sentir bien dans sa peau!" Là, la souris a une arme imparable. Non, désolée, je suis déjà super bien dans ma peau.
Et donc, re-à gauche toute... "Non mais ça c'est pas grave, on peut en parler plus tard, moi ce que je voudrais c'est faire connaissance, ça te dirait qu'on prenne un café ?"
Si c'est vraiment vendre ses produits qu'il veut, en tous cas, il n'a pas choisi la facilité. Je me demande ce qui, du "j'ai pas de clients" ou du "j'ai pas d'amis", produit les réactions de rejet les plus efficaces...
Déroutée par cette girouette doublée d'un moulin à parole, la souris se décide finalement à mettre sa bonne volonté doublée de bonne-poiritude dans sa poche avec son mouchoir (propre) par-dessus, et à inventer un prétexte foireux pour battre en retraite pendant les 15 minutes de sèche-linge restantes.
C'était sans compter... La suite, dans le prochain épisode.
Tout avait commencé comme un mauvais moment à passer, un plan foireux ordinaire. Au moment où la souris blonde mettait des sous dans le mange-pièces de la laverie automatique, l'homme avait commencé sans ambiguïté : "On peut discuter, ça te dérange pas, t'as le temps ?" La souris blonde avait alors jeté un regard désespéré au petit écran lumineux qui annonçait, impassible, vingt minutes avant la fin du cycle de séchage de son linge. Oui, hélas, elle ne pouvait nier qu'elle avait le temps.
Pourtant, presque aussitôt, un doute. Il vend quoi, celui-ci? Sa binette, ou sa camelotte?
Suspense insoutenable. L'individu s'attache à brouiller les pistes, sourire niaiseux du dragueur à la noix et gros classeur sous le bras comme un démarcheur. Se présentant d'abord comme "fournisseur indépendant" de produits de beauté naturels, il semble hésiter en permanence entre marketing et relations humaines.
Un coup à gauche... "Tu ne trouves pas que c'est dommage, qu'on ne puisse pas discuter avec les gens, à Paris? Les Parisiens, ils sont froids, ils sont distants! Mais toi, t'es pas Parisienne, hein?" Aille, c'est bien ce que je craigniais. Typique du dragueur à la noix : culpabiliser d'avance toute tentative de se dépétrer de son flux verbal, tout en cherchant à créer une complicité fondée sur le dénigrement des "autres", oui, le tas de gens, là, qui ont tout faux.
Un coup à droite... "Tu connais la marque [insérez un nom de marque inconnu] ? Ce sont des produits de beauté." Pas malin, ça, mon grand. Si c'était pour draguer, commencer par dire aux jeunes filles qu'elles ne sont pas assez belles comme ça, pas malin... "Et puis c'est aussi pour le bien-être, pour se sentir bien dans sa peau!" Là, la souris a une arme imparable. Non, désolée, je suis déjà super bien dans ma peau.
Et donc, re-à gauche toute... "Non mais ça c'est pas grave, on peut en parler plus tard, moi ce que je voudrais c'est faire connaissance, ça te dirait qu'on prenne un café ?"
Si c'est vraiment vendre ses produits qu'il veut, en tous cas, il n'a pas choisi la facilité. Je me demande ce qui, du "j'ai pas de clients" ou du "j'ai pas d'amis", produit les réactions de rejet les plus efficaces...
Déroutée par cette girouette doublée d'un moulin à parole, la souris se décide finalement à mettre sa bonne volonté doublée de bonne-poiritude dans sa poche avec son mouchoir (propre) par-dessus, et à inventer un prétexte foireux pour battre en retraite pendant les 15 minutes de sèche-linge restantes.
C'était sans compter... La suite, dans le prochain épisode.