Pourquoi ce n'est pas flatteur
Les plus grandes aventures se construisent autour des machines à café.
Il y a quelques temps, un collègue à qui je racontais une anecdote de bibliothèque, et qui me faisait remarquer que je devrais changer de bibliothèque (oui, mais Sainte-Geneviève, c'est joli et il y fait bien chaud en hiver...), ajouta d'un air entendu : "Mais dis-moi, ce doit être extrêmement flatteur..."
Sur le moment, la souris n'a pas trop réagi à cette remarque, perdue qu'elle était dans ses pensées, imaginant les sublimes arcades, les plafonds peints, les ferronneries ouvragées et les reflets du soleil couchant à travers les grandes baies vitrées de sa bibliothèque préférée... Mais en y réfléchissant, elle serre ses petits poings et pique en pensée une grosse colère. Non, non, et non.
Pourquoi ? Après tout, en effet, être fréquemment abordée par des inconnus ardemment désireux de faire votre connaissance, c'est censé vous donner beaucoup de valeur ajoutée. Une simple question de loi de l'offre et de la demande : si vous êtes beaucoup demandée, votre valeur augmente.
Bon. Certes. Oui. Mais. D'abord, je ne suis vraiment pas certaine que les relations de séduction gagnent à être interprétées en termes de lois du marché, parce que cela les rapprocherait des idées de consommation et de propriété, ce qui serait assez déplaisant (on va encore me traiter de gauchiste au couteau entre les dents, mais tant pis).
Ensuite, il y a d'autres raisons moins idéologiques. Du simple bon sens.
Un dragueur à la noix, c'est un homme qui ne vous plaît pas du tout, et qui cherche à vous faire comprendre que vous ne lui plaisez pas franchement, donc qu'il sera bien bon s'il accepte de vous fréquenter.
Un dragueur à la noix, c'est un homme avec lequel vous avez accepté d'échanger quelques mots parce que vous n'êtes pas un mur, et qui en profite pour vous traiter comme une... Hm, je m'égare.
Un dragueur à la noix, c'est quelqu'un de si lourd que vous avez rapidement envie de l'envoyer paître, mais, s'il sent que les choses tournent au vinaigre, il en rajoutera dans la vexation de façon à bien montrer que c'est lui qui vous envoie balader.
Non, vraiment, il n'y a pas de quoi se sentir flattée.
Il y a quelques temps, un collègue à qui je racontais une anecdote de bibliothèque, et qui me faisait remarquer que je devrais changer de bibliothèque (oui, mais Sainte-Geneviève, c'est joli et il y fait bien chaud en hiver...), ajouta d'un air entendu : "Mais dis-moi, ce doit être extrêmement flatteur..."
Sur le moment, la souris n'a pas trop réagi à cette remarque, perdue qu'elle était dans ses pensées, imaginant les sublimes arcades, les plafonds peints, les ferronneries ouvragées et les reflets du soleil couchant à travers les grandes baies vitrées de sa bibliothèque préférée... Mais en y réfléchissant, elle serre ses petits poings et pique en pensée une grosse colère. Non, non, et non.
Pourquoi ? Après tout, en effet, être fréquemment abordée par des inconnus ardemment désireux de faire votre connaissance, c'est censé vous donner beaucoup de valeur ajoutée. Une simple question de loi de l'offre et de la demande : si vous êtes beaucoup demandée, votre valeur augmente.
Bon. Certes. Oui. Mais. D'abord, je ne suis vraiment pas certaine que les relations de séduction gagnent à être interprétées en termes de lois du marché, parce que cela les rapprocherait des idées de consommation et de propriété, ce qui serait assez déplaisant (on va encore me traiter de gauchiste au couteau entre les dents, mais tant pis).
Ensuite, il y a d'autres raisons moins idéologiques. Du simple bon sens.
Un dragueur à la noix, c'est un homme qui ne vous plaît pas du tout, et qui cherche à vous faire comprendre que vous ne lui plaisez pas franchement, donc qu'il sera bien bon s'il accepte de vous fréquenter.
Un dragueur à la noix, c'est un homme avec lequel vous avez accepté d'échanger quelques mots parce que vous n'êtes pas un mur, et qui en profite pour vous traiter comme une... Hm, je m'égare.
Un dragueur à la noix, c'est quelqu'un de si lourd que vous avez rapidement envie de l'envoyer paître, mais, s'il sent que les choses tournent au vinaigre, il en rajoutera dans la vexation de façon à bien montrer que c'est lui qui vous envoie balader.
Non, vraiment, il n'y a pas de quoi se sentir flattée.