Vous habitez chez mes parents ?
Soudain, il se tourna légèrement vers moi, me lança un regard coulé de ses yeux bleus magnifiques, d'une intensité incroyable, et me dit...
"Tu sais, on devrait vraiment sortir ensemble, parce que mes parents sont persuadés que je n'aime que les petites brunes. Si je t'amenais à la maison, au moins ça les étonnerait !"
J'en suis restée pétrifiée. Un argument pareil, on n'entend pas ça tous les jours, avouons-le. Tant de tendresse, de romantisme, de conviction... Et pourtant, si on y réfléchit un peu, c'était assez habile.
D'abord, par le côté absolument désinvolte. En se plaçant sur un terrain aussi pragmatique, l'engagement dans la relation est complètement dédramatisé : pas question de sentiments profonds, on reste dans la légèreté absolue. ça ressemble à une invitation à la bonne franquette.
Et pourtant, dans le même mouvement, le jeune homme parle de présenter à ses parents. Donc, d'officialisation, d'engagement. Le tour léger se double d'un sens diablement sérieux, et tout en dédramatisant, on a une véritable proposition de fiancailles, avec présentation aux parents, promesse de leur plaire, etc., etc.
Et le pivot de tout ça, évidemment, c'est la subtilité de l'allusion physique. Observez bien le jeune noiseux qui nous occupe : on parle de physique, mais en évitant absolument de faire un compliment à la noix sur les cheveux, les yeux, la taille, ou quoi que ce soit. Le physique est présent, mais dé-noisé. Juste utilisé comme un accessoire. Le côté femme-objet, qui vaut uniquement par sa taille et la couleur de ses cheveux, est assumé avec tant d'innocence qu'on en oublierait presque de se vexer.
Non, vraiment, allier avec tant de classe le "voulez-vous m'épouser", sans faire peur, et le "bon, tu ne m'intéresses pas tant que ça mais...", sans être vexant, c'était du grand art.
"Tu sais, on devrait vraiment sortir ensemble, parce que mes parents sont persuadés que je n'aime que les petites brunes. Si je t'amenais à la maison, au moins ça les étonnerait !"
J'en suis restée pétrifiée. Un argument pareil, on n'entend pas ça tous les jours, avouons-le. Tant de tendresse, de romantisme, de conviction... Et pourtant, si on y réfléchit un peu, c'était assez habile.
D'abord, par le côté absolument désinvolte. En se plaçant sur un terrain aussi pragmatique, l'engagement dans la relation est complètement dédramatisé : pas question de sentiments profonds, on reste dans la légèreté absolue. ça ressemble à une invitation à la bonne franquette.
Et pourtant, dans le même mouvement, le jeune homme parle de présenter à ses parents. Donc, d'officialisation, d'engagement. Le tour léger se double d'un sens diablement sérieux, et tout en dédramatisant, on a une véritable proposition de fiancailles, avec présentation aux parents, promesse de leur plaire, etc., etc.
Et le pivot de tout ça, évidemment, c'est la subtilité de l'allusion physique. Observez bien le jeune noiseux qui nous occupe : on parle de physique, mais en évitant absolument de faire un compliment à la noix sur les cheveux, les yeux, la taille, ou quoi que ce soit. Le physique est présent, mais dé-noisé. Juste utilisé comme un accessoire. Le côté femme-objet, qui vaut uniquement par sa taille et la couleur de ses cheveux, est assumé avec tant d'innocence qu'on en oublierait presque de se vexer.
Non, vraiment, allier avec tant de classe le "voulez-vous m'épouser", sans faire peur, et le "bon, tu ne m'intéresses pas tant que ça mais...", sans être vexant, c'était du grand art.