Je l'attrappe par la queue, je la montre à ces messieurs
Résumé de l'histoire :
Episode 1
Episode 2
Perdue au milieu de nulle part, et entourée de deux charmants inconnus prêts à tout pour la secourir, notre jeune étourdie sentait naître en elle des pensée étranges et troublantes... Rectificatif. Perdue entre Bled-sur-Yvette et Petit-Coin-lez-Loges, entourée de deux indigènes serviables, la jeune étourdie songeait qu'après tout, les dragueurs à la noix étaient peut-être recyclables.
En bisons futés, par exemple, ou en agents de la circulation, ceux qui ont de jolies casquettes à damiers, qui font traverser les vieilles dames, et qui en profitent pour faire traverser les jeunes filles aussi, et qui sont à peu près les seuls franciliens à répondre aimablement quand on leur demande le chemin. Ou encore en panneaux de la DDE, mais en beaucoup plus attrayants.
De fait, la conversation perdait son tour badin, confirmant la première hypothèse : la souris était bien paumée très, très loin de son point B. D'ailleurs, ils n'avaient pas l'air d'accord du tout, les deux cyclistes, sur l'itinéraire à prendre pour relier le point X au point B.
L'ennui, quand on est paumée loin de chez soi, c'est que les gens du coin ne savent pas très bien où c'est, le "chez soi" en question.
L'ennui, quand on demande en même temps à deux (à peu près) jeunes et (à peu près) beaux cyclistes de vous aider à trouver votre chemin alors que l'instant d'avant ils vous tournaient tous les deux autour, au sens propre, oui, au sens propre... C'est qu'ils entrent instantanément en compétition.
Les sportifs et l'esprit de compétition, c'est quelque chose.
Et donc, tandis que l'un prétendait qu'il valait mieux rebrousser chemin et prendre à gauche en passant par les sous-bois, au risque de m'y perdre, l'autre soutenait qu'il était préférable de continuer tout droit, et de passer par M***, S***, P***, C***, puis B*** (lesquels ne sont pas des noms d'oiseau mais juste des patelins dont j'ai oublié le nom), au risque de m'y perdre. Le ton montait, chacun vantant les mérites de son itinéraire, évoquant même parfois une mystérieuse troisième voie mais qui semblait si effrayante en terme de complexité et de dénivelé qu'on n'en parlait qu'à mots couverts.
La souris blonde attendait patiemment qu'on ait fini de se battre pour l'honneur de lui indiquer le chemin.
Puis, elle se dit que le temps était bon et ses pattes encore fraîches, rassembla ses esprits et la masse d'informations topographiques amassée, et, en remerciant bien, laissa les deux cyclistes discuter entre eux de l'itinéraire qui avait l'air de tant leur tenir à coeur.
Et qu'elle suivit, évidemment, à la lettre, pour se retrouver à nouveau perdue trois kilomètres plus loin.
Moralité : la souris était trop verte, et bonne pour les goujats.
Episode 1
Episode 2
Perdue au milieu de nulle part, et entourée de deux charmants inconnus prêts à tout pour la secourir, notre jeune étourdie sentait naître en elle des pensée étranges et troublantes... Rectificatif. Perdue entre Bled-sur-Yvette et Petit-Coin-lez-Loges, entourée de deux indigènes serviables, la jeune étourdie songeait qu'après tout, les dragueurs à la noix étaient peut-être recyclables.
En bisons futés, par exemple, ou en agents de la circulation, ceux qui ont de jolies casquettes à damiers, qui font traverser les vieilles dames, et qui en profitent pour faire traverser les jeunes filles aussi, et qui sont à peu près les seuls franciliens à répondre aimablement quand on leur demande le chemin. Ou encore en panneaux de la DDE, mais en beaucoup plus attrayants.
De fait, la conversation perdait son tour badin, confirmant la première hypothèse : la souris était bien paumée très, très loin de son point B. D'ailleurs, ils n'avaient pas l'air d'accord du tout, les deux cyclistes, sur l'itinéraire à prendre pour relier le point X au point B.
L'ennui, quand on est paumée loin de chez soi, c'est que les gens du coin ne savent pas très bien où c'est, le "chez soi" en question.
L'ennui, quand on demande en même temps à deux (à peu près) jeunes et (à peu près) beaux cyclistes de vous aider à trouver votre chemin alors que l'instant d'avant ils vous tournaient tous les deux autour, au sens propre, oui, au sens propre... C'est qu'ils entrent instantanément en compétition.
Les sportifs et l'esprit de compétition, c'est quelque chose.
Et donc, tandis que l'un prétendait qu'il valait mieux rebrousser chemin et prendre à gauche en passant par les sous-bois, au risque de m'y perdre, l'autre soutenait qu'il était préférable de continuer tout droit, et de passer par M***, S***, P***, C***, puis B*** (lesquels ne sont pas des noms d'oiseau mais juste des patelins dont j'ai oublié le nom), au risque de m'y perdre. Le ton montait, chacun vantant les mérites de son itinéraire, évoquant même parfois une mystérieuse troisième voie mais qui semblait si effrayante en terme de complexité et de dénivelé qu'on n'en parlait qu'à mots couverts.
La souris blonde attendait patiemment qu'on ait fini de se battre pour l'honneur de lui indiquer le chemin.
Puis, elle se dit que le temps était bon et ses pattes encore fraîches, rassembla ses esprits et la masse d'informations topographiques amassée, et, en remerciant bien, laissa les deux cyclistes discuter entre eux de l'itinéraire qui avait l'air de tant leur tenir à coeur.
Et qu'elle suivit, évidemment, à la lettre, pour se retrouver à nouveau perdue trois kilomètres plus loin.
Moralité : la souris était trop verte, et bonne pour les goujats.