Demain, j'enlève le bas
Pour ceux qui auraient manqué le précédent épisode...
Si les histoires de jeunes innocentes perdues dans un lieu sombre et hostile ne vous effrayent pas, si vous n'avez pas peur du loup, si votre maman ne vous a jamais dit de ne pas parler aux inconnus dans la rue...
Aujourd'hui, démontré par l'exemple et par une série de travaux pratiques, la souricitude de la souris.
Pourquoi la souris ? Parce que c'est une charmante petite bête qui court pendant des heures dans tous les sens dans son labyrinthe avant d'arriver à trouver, enfin, le morceau de fromage. Autrement dit, un sacré sens de l'orientation. Autrement dit encore, heureusement qu'elle a de bonnes pattes, la souris.
Laquelle appellation d'origine contrôlée fut à nouveau légitimée la dernière fois que la souris blonde eut à se rendre à vélo d'un point A à un point B, lesquels étaient distants d'environ 18 kilomètres.
Une plume, à vélo.
Oui.
Sauf pour une souris.
Bref, au bout d'une heure et demie, la souris blonde dut se rendre à l'évidence : la banlieue sud, c'est pas inné chez les souris. C'est grand. Les routes y sont fourbes. Et les directions mal indiquées. La DDE doit avoir prévu le coup exprès pour que les jeunes filles à vélo s'y perdent, en fait, afin de fournir du gibier aux abois aux autochtones. Qui doivent s'en contrefiche, vu la rareté des personnes sur les trottoirs susceptibles de renseigner une jeune écervelée qui a perdu son chemin.
A ce moment de ses réflexions, pédalant sur une route qui menait peut-être, espérait-elle, de la ville de C. (sans confirmation) à la ville de J. (jamais atteinte en réalité) d'où elle pourrait rejoindre sa destination, la souris blonde vit débouler sur sa droite deux chevaliers du bitume, deux flèches à pédales, deux missiles à dynamo, bref deux cyclistes à l'air très entraîné et très rapide, aux montures racées et aux flamboyantes combinaisons orangées.
Bien consciente de sa non-vélodecoursitude absolue, la souris laisse passer les deux cyclistes-pour-de-vrai.
Qui s'élancent au-devant d'elle sur la piste cyclable (oui, c'est aussi un des grands bonheurs de la banlieue sud : les pistes cyclables. Où on peut rester entre gens bien).
Et ralentissent.
Enfin, l'un d'eux ralentit, se laisse rattrapper et dépasser par moi, en lançant au passage : "Il m'a dit que je n'étais pas galant avec vous !"
Et voilà que l'autre à son tour perd du terrain et arrive à notre niveau : "Moi, je crois plutôt que c'était pour vous regarder !" Au cas où j'aurais raté un épisode, merci.
Et les voici riant, virevoltant autour de la souris blonde, accélérant, freinant, roue libre, s'échangeant des piques de part et d'autre de mon vélo, visiblement d'humeur encore plus joueuse que sportive.
La souris ne perd pas les pédales, ni le nord. Et en profite donc pour demander si, par hasard, ils n'auraient pas idée de la route à prendre pour rejoindre le fameux point B.
Les deux fougueux cyclistes bloquent immédiatement les roues de leurs montures fulminantes, l'un d'eux me regarde par-dessous son casque :
"Vous avez de l'eau ? Et des barres de céréales, vous en avez ?"
Aille. C'est qu'il a l'air sérieux, tout à coup, le monsieur, en parlant à la souris paumée. De deux choses l'une : soit je suis perdue vraiment très, très loin du point B.
Soit c'est encore une tactique à la noix pour jouer les chevaliers servants.
A suivre...
Si les histoires de jeunes innocentes perdues dans un lieu sombre et hostile ne vous effrayent pas, si vous n'avez pas peur du loup, si votre maman ne vous a jamais dit de ne pas parler aux inconnus dans la rue...
Aujourd'hui, démontré par l'exemple et par une série de travaux pratiques, la souricitude de la souris.

Laquelle appellation d'origine contrôlée fut à nouveau légitimée la dernière fois que la souris blonde eut à se rendre à vélo d'un point A à un point B, lesquels étaient distants d'environ 18 kilomètres.
Une plume, à vélo.
Oui.
Sauf pour une souris.
Bref, au bout d'une heure et demie, la souris blonde dut se rendre à l'évidence : la banlieue sud, c'est pas inné chez les souris. C'est grand. Les routes y sont fourbes. Et les directions mal indiquées. La DDE doit avoir prévu le coup exprès pour que les jeunes filles à vélo s'y perdent, en fait, afin de fournir du gibier aux abois aux autochtones. Qui doivent s'en contrefiche, vu la rareté des personnes sur les trottoirs susceptibles de renseigner une jeune écervelée qui a perdu son chemin.
A ce moment de ses réflexions, pédalant sur une route qui menait peut-être, espérait-elle, de la ville de C. (sans confirmation) à la ville de J. (jamais atteinte en réalité) d'où elle pourrait rejoindre sa destination, la souris blonde vit débouler sur sa droite deux chevaliers du bitume, deux flèches à pédales, deux missiles à dynamo, bref deux cyclistes à l'air très entraîné et très rapide, aux montures racées et aux flamboyantes combinaisons orangées.
Bien consciente de sa non-vélodecoursitude absolue, la souris laisse passer les deux cyclistes-pour-de-vrai.
Qui s'élancent au-devant d'elle sur la piste cyclable (oui, c'est aussi un des grands bonheurs de la banlieue sud : les pistes cyclables. Où on peut rester entre gens bien).
Et ralentissent.
Enfin, l'un d'eux ralentit, se laisse rattrapper et dépasser par moi, en lançant au passage : "Il m'a dit que je n'étais pas galant avec vous !"
Et voilà que l'autre à son tour perd du terrain et arrive à notre niveau : "Moi, je crois plutôt que c'était pour vous regarder !" Au cas où j'aurais raté un épisode, merci.
Et les voici riant, virevoltant autour de la souris blonde, accélérant, freinant, roue libre, s'échangeant des piques de part et d'autre de mon vélo, visiblement d'humeur encore plus joueuse que sportive.
La souris ne perd pas les pédales, ni le nord. Et en profite donc pour demander si, par hasard, ils n'auraient pas idée de la route à prendre pour rejoindre le fameux point B.
Les deux fougueux cyclistes bloquent immédiatement les roues de leurs montures fulminantes, l'un d'eux me regarde par-dessous son casque :
"Vous avez de l'eau ? Et des barres de céréales, vous en avez ?"
Aille. C'est qu'il a l'air sérieux, tout à coup, le monsieur, en parlant à la souris paumée. De deux choses l'une : soit je suis perdue vraiment très, très loin du point B.
Soit c'est encore une tactique à la noix pour jouer les chevaliers servants.
A suivre...