La rupture à la noix
(Disclaimer : aujourd'hui je suis malade. J'ai quelque chose au foie. La mauvaise foi, ça s'appelle. Donc, c'est pas ma faute.)
Il arrive que cela se passe bien. Qu'un moment, l'homme mette en sommeil le dragueur à la noix qui est en lui. Alors commence une histoire, qui germe, qui s'épanouit, qui fleurit, qui flétrit, qui fane, et enfin qui pourrit. Et c'est là que le mec à la noix qui sommeille en tout homme ressurgit.
Car sachez-le, amis hermaphrodites qui me lisez, l'homme ne rompt jamais. Il attend. Et lorsque la fleur de nos amours pourrit, il laisse pourrir, jusqu'à ce que l'odeur devienne insoutenable et que la femme soit obligée de se charger du sale boulot en faisant elle-même le ménage (comme d'habitude, me direz-vous) (mais oui, vous répondrai-je, tant qu'à être caricaturale) dans leurs vies sentimentales à tous deux. Ou encore mieux, jusqu'à ce qu'une solution de rechange se mette à clignoter dans son rétroviseur et qu'il puisse larguer les amarres sans risque de se retrouver tout seul. Solution qui, avouons-le, allie praticité et confort, à défaut d'élégance.
Si l'on y réfléchit bien, dans cette situation exactement inverse, on retrouve les principaux traits du dragueur à la noix. La femme qui rompt se sent doublement humiliée, non seulement parce qu'elle est à l'initiative de la rupture avec le lot de culpabilité que cela comporte, mais aussi parce qu'elle sent bien, au fond, qu'au-delà des apparences, c'est elle qui s'est fait jeter par cet homme qui n'a même pas eu le courage de faire le sale boulot lui-même. Et lui n'a rien risqué dans l'affaire, il ne s'est même pas vraiment investi, il a tout pris, sentiments, honneur, vertus, efforts, douleurs, tout pris et rien donné.
Mais diable, en scrutant attentivement la foule de mes connaissances, je trouve pas moins de deux contre-exemples à cette règle universelle, qui ont courageusement mis fin à des histoires sympathiques qu'ils jugeaient sans avenir, et ceci sans aucun Jolly Jumper pour les attendre sous la fenêtre par laquelle ils sautaient.
Ils s'appellent tous les deux Olivier (et ils se reconnaîtront, car à la différence des chats, les Olivier répondent à leur nom). Voilà qui vient apporter de l'eau à mon petit moulin théorique. Il s'agit donc maintenant de tenir ensemble ces deux affirmations, que tous les hommes sont d'ignobles lâches arracheurs de coeurs et promoteurs de terres brûlées, et que les Olivier, non. L'expérience vise à faire avancer la science d'au moins 5 cm.
Les choses peuvent donc s'exprimer ainsi :
Tous les hommes sont des lâches.
Les Olivier ne sont pas des lâches.
Et donc par conséquent :
Les Olivier ne sont pas des hommes.
Hum. ça prête à confusion, tout ça. Qu'on me permette donc d'ajouter ce dernier corollaire, qu'en conséquence de tout cela, l'expression :
"Un homme, un vrai"
est désormais une insulte.
A force de courir dans des labyrinthes, les souris sont des animaux d'une logique imparable.
Il arrive que cela se passe bien. Qu'un moment, l'homme mette en sommeil le dragueur à la noix qui est en lui. Alors commence une histoire, qui germe, qui s'épanouit, qui fleurit, qui flétrit, qui fane, et enfin qui pourrit. Et c'est là que le mec à la noix qui sommeille en tout homme ressurgit.
Car sachez-le, amis hermaphrodites qui me lisez, l'homme ne rompt jamais. Il attend. Et lorsque la fleur de nos amours pourrit, il laisse pourrir, jusqu'à ce que l'odeur devienne insoutenable et que la femme soit obligée de se charger du sale boulot en faisant elle-même le ménage (comme d'habitude, me direz-vous) (mais oui, vous répondrai-je, tant qu'à être caricaturale) dans leurs vies sentimentales à tous deux. Ou encore mieux, jusqu'à ce qu'une solution de rechange se mette à clignoter dans son rétroviseur et qu'il puisse larguer les amarres sans risque de se retrouver tout seul. Solution qui, avouons-le, allie praticité et confort, à défaut d'élégance.
Si l'on y réfléchit bien, dans cette situation exactement inverse, on retrouve les principaux traits du dragueur à la noix. La femme qui rompt se sent doublement humiliée, non seulement parce qu'elle est à l'initiative de la rupture avec le lot de culpabilité que cela comporte, mais aussi parce qu'elle sent bien, au fond, qu'au-delà des apparences, c'est elle qui s'est fait jeter par cet homme qui n'a même pas eu le courage de faire le sale boulot lui-même. Et lui n'a rien risqué dans l'affaire, il ne s'est même pas vraiment investi, il a tout pris, sentiments, honneur, vertus, efforts, douleurs, tout pris et rien donné.
Mais diable, en scrutant attentivement la foule de mes connaissances, je trouve pas moins de deux contre-exemples à cette règle universelle, qui ont courageusement mis fin à des histoires sympathiques qu'ils jugeaient sans avenir, et ceci sans aucun Jolly Jumper pour les attendre sous la fenêtre par laquelle ils sautaient.
Ils s'appellent tous les deux Olivier (et ils se reconnaîtront, car à la différence des chats, les Olivier répondent à leur nom). Voilà qui vient apporter de l'eau à mon petit moulin théorique. Il s'agit donc maintenant de tenir ensemble ces deux affirmations, que tous les hommes sont d'ignobles lâches arracheurs de coeurs et promoteurs de terres brûlées, et que les Olivier, non. L'expérience vise à faire avancer la science d'au moins 5 cm.
Les choses peuvent donc s'exprimer ainsi :
Tous les hommes sont des lâches.
Les Olivier ne sont pas des lâches.
Et donc par conséquent :
Les Olivier ne sont pas des hommes.
Hum. ça prête à confusion, tout ça. Qu'on me permette donc d'ajouter ce dernier corollaire, qu'en conséquence de tout cela, l'expression :
"Un homme, un vrai"
est désormais une insulte.
A force de courir dans des labyrinthes, les souris sont des animaux d'une logique imparable.