L'enfer est pavé de bonnes intentions
Et parfois le paradis de mauvaises.
Mais pourquoi les associations humanitaires font-elles appel à des dragueurs à la noix pour récolter des fonds? C'est contre-productif au possible...
J'en ai vu un peloton, avant-hier, dans le quartier latin, dont le but avéré était de récolter des fonds pour une ONG dont je tairai le nom, qui a fixé pour but à son action de lutter contre la faim. Ils étaient quatre ou cinq, donc, et ça faisait mal à voir de les voir, ça oui... Mais de là à apitoyer sur le sort de la faim dans le monde...
Bref, quelques grands gaillards pleins de bonnes intentions. Et que faisaient-ils contre la faim?
Ils interpellaient les demoiselles. Pratiquement qu'elles. D'accord, il y en a beaucoup dans le quartier latin.
Et avec ça, ma petite dame? Un grand sourire à la noix. Il faudra que je donne la définition du "sourire qui frise" quelque jour, bref, ce genre de sourire sûr de lui et accrocheur, avec l'éclat de lumière sur les dents, cling, comme dans une pub pour dentifrice ou une démonstration de cuisines équipées, ce genre de sourire qui donne envie de fuir tellement il est chaleureux - ça brûle!
Et avec ça? Et bien le détail sans lequel aucun dragueur ne serait à la noix, la petite phrase d'accroche bien sentie, qui ne dit pas clairement ses intentions mais vise juste à vous emmêler pour que vous ne puissiez plus dire non...
Bref, avec des techniques de chasse de meute aussi ambiguës, toutes les demoiselles adoptaient la tactique que l'on adopte face aux dragueurs à la noix. La fuite. Sans négociation. Parce qu'elles avaient bien reconnu à quelle espèce gluante elles avaient affaire.
C'est si dommage... Se comporter comme un dragueur à la noix, avec toutes les chances d'échec que cela comporte, alors que l'on ne drague même pas pour son propre compte... Et pourquoi, mais pourquoi les ONG ne recrutent-elles pas de braves garçons ou filles qui annoncent clairement leurs intentions, avec de bonnes têtes d'altermondialistes francs du collier?
OK, OK, ils sont bénévoles. Mais bénévoles à la noix quand même.