Couleur café
"Vous avez un regard... magnifique", déclara-t-il en se retournant d'un air désespéré.
La souris remercia, un peu déstabilisée par l'imprévu, et loucha un grand coup pour tâcher d'apercevoir ses propres yeux - les miroirs manquaient en ce lieu. Et en effet, elle remarqua dans son regard une lueur intense, pleine de désir brûlant, voire de manque. Cela se voit donc tant que ça, se dit-elle en avançant à son tour vers la machine à café qui allait, maintenant que l'inconnu qui la précédait s'était éloigné après cette étrange politesse, enfin pouvoir lui fournir le précieux breuvage dont son regard témoignait le besoin obsédant en ce début d'après-midi.
La scène est brève, intense, quotidienne, mais néanmoins fort instructive. Mais, me direz-vous, ô grande souris, en quoi en a-t-on quelque chose à faire, de vos pulsion caféiformes mi-diurnales ? Oh, vous en avez grand chose à faire, mes lapins, on va le voir tout de suite. En effet, on trouve ici l'association traditionnelle café + yeux (et non, comme la désinformation Sempéienne le fait trop souvent penser, bouillon + yeux), mais inversée par l'inconnu qui nous occupe. Tandis que cette association se présente communément sous la forme "hmm, beaux yeux ! ça vous dirait de prendre un café?", notre jeteur de compliments en l'air prend d'abord un café, pour s'extasier ensuite sur le regard souricien et prendre la fuite sans plus s'apesantir.
Comme dans toute bonne et solide association d'idée, pour lui, un terme semble appeler l'autre, peu importe dans quel ordre. L'association peut donc se faire ainsi :
beau regard > café
Mais également dans ce sens:
café > beau regard
Ainsi, le lien entre ces deux termes semble si solidement ancré dans son imaginaire que le café provoque en lui le besoin de faire un compliment, de même que le fait de faire un compliment fait naître le besoin de proposer un café. De la même manière que chez certains fumeurs un café ne va pas sans une clope, ainsi peut-on constater chez certains dragueurs cette autre accoutumance comportementale : un café ne va pas sans un compliment à une demoiselle.
Heureux soient les dragueurs qui, à force de proposer des cafés à chaque paire de beaux yeux, finissent par voir surgir de beaux yeux à chaque fois qu'ils prennent un café ! Leur monde doit être bien agréable.
La souris remercia, un peu déstabilisée par l'imprévu, et loucha un grand coup pour tâcher d'apercevoir ses propres yeux - les miroirs manquaient en ce lieu. Et en effet, elle remarqua dans son regard une lueur intense, pleine de désir brûlant, voire de manque. Cela se voit donc tant que ça, se dit-elle en avançant à son tour vers la machine à café qui allait, maintenant que l'inconnu qui la précédait s'était éloigné après cette étrange politesse, enfin pouvoir lui fournir le précieux breuvage dont son regard témoignait le besoin obsédant en ce début d'après-midi.
La scène est brève, intense, quotidienne, mais néanmoins fort instructive. Mais, me direz-vous, ô grande souris, en quoi en a-t-on quelque chose à faire, de vos pulsion caféiformes mi-diurnales ? Oh, vous en avez grand chose à faire, mes lapins, on va le voir tout de suite. En effet, on trouve ici l'association traditionnelle café + yeux (et non, comme la désinformation Sempéienne le fait trop souvent penser, bouillon + yeux), mais inversée par l'inconnu qui nous occupe. Tandis que cette association se présente communément sous la forme "hmm, beaux yeux ! ça vous dirait de prendre un café?", notre jeteur de compliments en l'air prend d'abord un café, pour s'extasier ensuite sur le regard souricien et prendre la fuite sans plus s'apesantir.
Comme dans toute bonne et solide association d'idée, pour lui, un terme semble appeler l'autre, peu importe dans quel ordre. L'association peut donc se faire ainsi :
beau regard > café
Mais également dans ce sens:
café > beau regard
Ainsi, le lien entre ces deux termes semble si solidement ancré dans son imaginaire que le café provoque en lui le besoin de faire un compliment, de même que le fait de faire un compliment fait naître le besoin de proposer un café. De la même manière que chez certains fumeurs un café ne va pas sans une clope, ainsi peut-on constater chez certains dragueurs cette autre accoutumance comportementale : un café ne va pas sans un compliment à une demoiselle.
Heureux soient les dragueurs qui, à force de proposer des cafés à chaque paire de beaux yeux, finissent par voir surgir de beaux yeux à chaque fois qu'ils prennent un café ! Leur monde doit être bien agréable.